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12 juin 2023 1 12 /06 /juin /2023 09:16

( En cliquant sur les images vous pouvez les agrandir)

(illustration du Colonel Chamberlin de Malot, rehaussé de crayons de couleurs)

Hector Malot et le moulin flottant de Chelles

 

 

Lorsqu'en venant de Paris, on descend à la station de Chelles, on trouve, en sortant de la gare, une route qui est coupée par la voie ferrée : celle de ces deux routes qui va vers la gauche conduit à Chelles; celle qui va vers la droite, au pont de Gournay.

 

Hector Malot et le moulin flottant de Chelles

(Journal de 1872)

Ce fut celle-là que prit le colonel, et il n'eut pas à marcher bien longtemps pour arriver au bord de la Marne.

 

Hector Malot et le moulin flottant de Chelles

(flèches de départ et d'arrivée du marcheur Malot sur une carte d'Etat major 1860 sans l'indication du canal de Chelles)

Hector Malot et le moulin flottant de Chelles

(Le château de Gournay vu de la rive droite)

Hector Malot et le moulin flottant de Chelles

( la berge du halage devant le château de Gournay rive gauche)

Un vieux château, entouré de vastes jardins ombragés; une petite église, basse, moussue, vingt ou trente maisons de paysans : c'est là tout Gournay.

 

Hector Malot et le moulin flottant de Chelles

(Jean-Batiste-Nicolas Pillement 1777 gallica.bnf.fr)

Hector Malot et le moulin flottant de Chelles

(Gustave Leheutre maison de Gournay)

Hector Malot et le moulin flottant de Chelles

(Gustave Leheutre le pont de Gournay)

A la tête du pont, entre le canal et la Marne, on trouve bien, il est vrai, quelques guinguettes et quelques restaurants.

 

Hector Malot et le moulin flottant de Chelles

(Ce restaurant se trouve à la droite du pont, ce sont les maisons vues sur cette gravure:)

Hector Malot et le moulin flottant de Chelles

(Gustave Leheutre le pont de Gournay et les maisons de Chelles)

Hector Malot et le moulin flottant de Chelles

(Premier restaurant du quai de Chétivet à Gournay rive droite  de la Marne)

Hector Malot et le moulin flottant de Chelles

(Entrée nord par le canal du même restaurant)

Hector Malot et le moulin flottant de Chelles

( Gustave Leheutre la cote de Gournay en prairie)

Lorsqu’on remonte l'une ou l'autre rive de la Marne, à partir de ce pont, on est en pleine campagne, les champs et la grande culture, du blé, des prairies, des bois et de la terre labourée. C'est là le charme de ce pays; il est pour le plaisir des yeux, déjà loin de Paris.

 

Hector Malot et le moulin flottant de Chelles

Pour racheter la pente de la Marne, pour éviter ses détours et ses bancs de sable, on lui a creusé un canal latéral dans les prairies voisines ;

 

Hector Malot et le moulin flottant de Chelles

(Malot illustré par Ivan Loewitz, Archives de Fontenay-sous-Bois)

de sorte que la vieille rivière, maintenant abandonnée par la navigation, est revenue à cet état primitif qui devait être le sien avant l'invention des bateaux à vapeur et de la simple batellerie, alors que ses eaux coulaient librement, sans avoir rien à faire qu’à arroser ses bords.

 

Hector Malot et le moulin flottant de Chelles

(Gournay le quai de Chétivet aval)

Dans son lit, que ne sillonnent plus les péniches et les trains de bois, les graviers et les vases se sont accumulés où le courant les a poussés et çà et là ils ont formé de petits îlots cachés sous l'eau pendant la saison des pluies, émergés pendant les beaux jours et couverts alors de la verdure des joncs et des roseaux.

 

Hector Malot et le moulin flottant de Chelles

( Cabanon en roseaux, rive gauche à Champs-sur-Marne, erreur de dénomination)

Hector Malot et le moulin flottant de Chelles

( Cabane de roseaux, Malot illustré par Henri Lanos, Archives de Fontenay-sous-Bois)

Hector Malot et le moulin flottant de Chelles

( Entrelacs des îles photo actuelle)

Sur ses bords, les chemins qu'autrefois les chevaux de halage piétinaient, sont devenus des sillons gazonnés où pousse en toute liberté une végétation foisonnante de plantes herbacées et de buissons, qui se mêlent et qui luttent entre eux, les plus forts étouffant les plus faibles pour prendre peu à peu toute la place au soleil.

 

Hector Malot et le moulin flottant de Chelles

( Berge de Gournay Gustave Leheutre)

Hector Malot et le moulin flottant de Chelles

(Peinture de Jules Arthur Joets, bord de Marne, collection particulière)

Lorsqu'on parle des environs de Paris, il faut toujours, bien entendu, faire une distinction entre les jours de semaine et les jours de fête; car tel village calme et mort le jeudi, change du tout au tout le dimanche.

Hector Malot et le moulin flottant de Chelles
Hector Malot et le moulin flottant de Chelles

Si le colonel était venu à Gournay un jour de semaine, il eût trouvé les berges de la rivière désertes, et sur l'eau il n'eût vu, de loin en loin, qu'un vieux bachot amarré à une perche flexible, et dans ce bachot un ou deux hommes occupés à tirer du sable..

 

 

Hector Malot et le moulin flottant de Chelles

( En remontant l'ancien halage à Champs-sur-Marne, avec l'extraction du sable)

Hector Malot et le moulin flottant de Chelles

( Le Trou de Champs est une appellation datant du XVIIe siècle, c'est le chenal navigable de la Marne pour la batellerie)

Mais la journée du dimanche avait peuplé cette solitude; sur la rivière on voyait çà et là deux ou trois canots montés par des promeneurs pacifiques, qui ramaient tranquillement, et sur les berges, aux endroits propices, des pêcheurs à la ligne plus pacifiques encore, qui, immobiles comme des bonshommes de plâtre, ne quittaient pas des yeux leur flotteur.

Hector Malot et le moulin flottant de Chelles

( Malot illustré par Henri Lanos, Archives de Fontenay-sous-Bois)

Hector Malot et le moulin flottant de Chelles

( Photo de 1992 avant destruction des berges par les aménageurs)

Hector Malot et le moulin flottant de Chelles

Il y avait déjà assez longtemps qu'il marchait, suivant le cours de l'eau,

Hector Malot et le moulin flottant de Chelles

(Photo actuelle de la rivière Marne)

lorsqu’il aperçut une sorte de construction en bois, édifiée sur un bateau plat ; elle se trouvait placée en face d'une île, sur un petit bras de la rivière, qu'elle barrait entièrement, soit avec sa propre masse, soit avec un batardeau et des vannes.

 

Hector Malot et le moulin flottant de Chelles

(invention supposée du moulin flottant de Chelles par Lucien Follet)

Ces vannes, et surtout une grande roue dont les palettes verdies laissaient pendre dans la rivière de longues traînées d’herbe, disaient que cette construction était un moulin.

Mais ce moulin avait-il jamais tourné pour moudre quelque chose sous ses meules ? Ou bien n’était-ce pas plutôt une fabrique paysagesque, placée là pour produire un effet harmonieux?

 

Le certain, c’est que cet effet était tout à fait réussi et qu’un peintre bien inspiré n’eût pas trouvé mieux.

 

Hector Malot et le moulin flottant de Chelles

Au-dessus du toit en planches, recouvert de mousses, de grands peupliers penchaient leurs troncs lisses et leurs grosses têtes rondes se joignant d’un bord à l'autre, enchevêtraient leurs branches feuillues.

Hector Malot et le moulin flottant de Chelles

Des aunes, des saules et des osiers, garnissaient les berges de l’île et de la rive on voyait cette masse de verdure se refléter dans l'eau, au milieu des larges plaques vertes des nénuphars.

 

Hector Malot

 

 

 

 

 

 

 

Hector Malot et le moulin flottant de Chelles

(photo actuelle de la Marne une vue de la rive droite)

Hector Malot et le moulin flottant de Chelles

(Le moulin flottant , peinture de Carl Gustav Carus 1828)

Hector Malot et le moulin flottant de Chelles

( Carte d'Etat major de 1824, IGN, le moulin flottant avec une petite maison sur la berge et le pertuis traversant la rivière pour aller s'accrocher aux îles appartenant à Levis.

Les frontières des domaines sont en rouge)

 

 

 

 

Ont collaboré à cette page blog sur la découverte par Hector Malot, depuis la berge de Champs-sur-Marne, du moulin Bavière de Chelles:

 

Claude Schwartz, pour le Journal de la première parution de cette nouvelle d’Hector Malot, les illustrations de Gustave Leheutre, les dessins du Malot illustré,  provenant des Archives de Fontenay-sous-Bois, pour son tableau du bord de Marne à Champs et diverses cartes postales anciennes.

 

Claude Galley, pour les documents anciens attestant de la présence du moulin Bavière  (source de conflit avec Levis et avec le propriétaire du moulin de Chelles) aux Archives Départementales de Seine et Marne, où il s’était déplacé, pour en faire des photos, car ces pièces ne sont pas encore en ligne.

 

Lucien Follet pour la mise en page du blog, le texte d’Hector Malot recentré vers la description du moulin flottant, la recherche d’images de vues des lieux décrits, le dessin colorié supposé du moulin Bavière avec son pertuis entravant la rivière, ainsi que pour les photos d’aujourd’hui du bassin de la Marne…

 

 

Hector Malot et le moulin flottant de Chelles
Hector Malot et le moulin flottant de Chelles
Hector Malot et le moulin flottant de Chelles
Hector Malot et le moulin flottant de Chelles

(Archives Départementales: AD77 Dossier 3S 58)

le 13/10 /1814

 

A  Monsieur le  Préfet du département de Seine et Marne

Le sieur Louis André, propriétaire demeurant à Paris, rue des Forges, n° 2,

 

Requiert respectueusement la prompte intervention de votre autorité, pour qu’il soit mit un terme aux usurpations trop lontemps continuées du sieur Bavière.

Il est fermier d’un moulin sur bâteau placé sur la rive droite non navigable de la rivière de Marne.

Il a intercepté tout le court de la rivière par une digue qui la barre dans toute sa largeur, entreprise dont la répression a été inutilement ordonnée et par Décret expres et par nombre d’arrêtés.

 

 

Hector Malot et le moulin flottant de Chelles

Delevis est autorisé à construire un moulin face à son île de Montapeine.

Il est visible que l’Etat le nomme Delevis au lieu de « de Levis » grande famille de chevaliers depuis le milieu du XIIIe siècle…

Rappelons pour Levis que sa mère, née Michel propriétaire du château de Noisiel et ses deux soeurs ainsi que sa tante, propriétaire des châteaux de Champs et de Gournay ont été guillotinées pendant la Terreur.

Levis, seul descendant, c’était réfugié en Angleterre. Napoléon ayant permis le retour des réfugiés, il a dû, pour retrouver son héritage «  racheter tous ses biens à l’Etat » ( à certifier ?) récupérant de fait tout le Domaine Michel de 1763 et celui de 1777,  Gournay inclus (où il fit construire un pont en bois traversant la Marne puis, celui en métal, par deux fois)

 

Hector Malot et le moulin flottant de Chelles

Levis, par héritage, se retrouve aussi proprétaire des moulins de Torcy et de Noisiel. Connaissant le droit de contrôle total de la rivière à cet endroit de la Marne, acté dans l’achat de Montapeine par son grand-père maternel, et se souvenant que sa tante avait l’intention de construire un moulin sur ces terres, les îles amont lui appartenant, il a donc demandé le permis de construire un moulin sur la rivière et c’est ainsi retrouvé en conflit avec Baviere et son moulin flottant…

 

http://www.lemarneux.fr/article-champs-sur-marne-montapeine-relais-et-port-sur-la-marne-37765486.html

 

Hector Malot et le moulin flottant de Chelles

167 feux à Chelles en 1745  (c’est à dire d’habitations)

On comprend mieux les petits moulins de ces époques en fait ils sont tout simplement adaptés au nombres d’habitants.

Chelles avait deux moulins sur la rivière, bien suffisant pour cette population restreinte. Un moulin à Torcy, un à Noisiel, deux à Chelles, un à Brou, avant la Révolution… Avec aucune concurrence de transport de pain venant d’un autre village ?

 

 

 

 

Hector Malot et le moulin flottant de Chelles
Hector Malot et le moulin flottant de Chelles

La gravure du pont de Gournay doit être lue en miroir car gravée à l’endroit, le résultat sous la presse donne l’image inversée. C’est de cette manière que l’on doit la lire, la vue étant de Gournay en direction de Chelles et des maisons du restaurant qui s ‘y trouvent sur sa droite.

La signature et le court texte ont donc été gravés à l’envers sur la plaque.

 

 

Vos commentaires sont les bienvenus pouvant enrichir cette recherche ...

lemarneux

 

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4 juin 2023 7 04 /06 /juin /2023 09:53
Moïse Arnaud peintre paysagiste de la région de Chelles

Chelles 1925 

 

Moïse  ARNAUD est un artiste peintre et aquarelliste né en 1881 dans la Drome, élève des Beaux Arts de Lyon,   enterré  en 1934 à Thiais

il a peint souvent  la région de Chelles - Coudreaux, Courtry, Montfermeil

 

Moïse Arnaud peintre paysagiste de la région de Chelles

Coudreaux 1906 Aquarelle et Encre

 

Membre de la société des artistes indépendants, qualifié parfois de disciple de Paul Signac Peintre et restaurateur de tableau domicile-atelier 11 rue d’Ulm en 1932

 

Leighton fine arts dit de lui :

 

" Moïse Arnaud est un paysagiste et portraitiste français né en 1881 et souvent remarqué dans la presse de son époque. Le "Mercure de France", a publié un article l'appréciant pour son talent artistique, qu'il qualifie de "très nuancé et précis".

 

 

Moïse Arnaud peintre paysagiste de la région de Chelles

Soleil levant- Plaine de Courtry 1909

https://www.leightonfineart.co.uk/artwork/soleil-levant-plaine-de-courtry-1909/

 

On sait peu de choses sur la vie d'Arnaud mais Benezit précise qu'Arnaud était membre de la Société des Artistes Indépendants, une association fondée sur le principe de la suppression des jurys qui admettaient le travail des artistes aux expositions afin de permettre aux artistes eux-mêmes de soumettre leur travail, librement et directement au jugement du grand public, un souhait qui semble sous-tendre chacune des peintures de l’artiste.

 

Il décrit lui-même son travail comme « n'appartenant en vérité à aucune des écoles qui s'efforcent, par ces temps de bluff et de réclamer, d'attirer l'attention du public ».

 

Moïse Arnaud peintre paysagiste de la région de Chelles

Montfermeil 1929 Aquarelle

https://www.artoftheprint.com/artistpages/arnaud_moise_montfermiel.htm

 

Le travail d'Arnaud est assez proche de celui de Paul Sérusier et de sa peinture de paysage.

Moïse Arnaud peintre paysagiste de la région de Chelles

Ce n'est donc pas un hasard si, dès 1919, il se retrouve à exposer aux côtés de Paul Signac et d'Édouard Fer (l'auteur des Principes scientifiques du néo-impressionnisme) lors d'une exposition de peinture française moderne à la Galerie du Rhône à Genève, ainsi que des artistes qui ont mérité l'estime de Léon Durand : « les enthousiastes resteront pour avoir dégagé la peinture des formules surannées sans tomber dans les abstractions ultra-modernistes de ceux qui nous semblent encore en dehors du domaine plastique de l'art ! »

 

 

 

 

Recherche, histoire et artistes, pour le blog lemarneux       

 Claude Schwartz

 

 

Voir l'article précédent de ce passionné d'histoire sur les bords de Marne à Chelles-Gournay

 

 

 

 

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1 juin 2023 4 01 /06 /juin /2023 09:16
Restaurant flottant sur la Marne à Torcy

Le restaurant Pelardy se trouvait sur la Marne à l'exutoire de la Gondoire...

Cet endroit a été entièrement restauré pour la promenade et le petit pont sur la Gondoire praticable à nouveau depuis plusieurs années déjà.

 

Restaurant flottant sur la Marne à Torcy

A gauche de l'image la Gondoire, une toute petite rivière. Ce restaurant pouvait avoir une terrasse sur le quai les beaux jours ?

Il est  indiqué qu'il était accessible par un chemin à 150 m du pont ?

 

Ci dessous carte des Armées IGN 1933, avec rajout de la flèche en rouge indiquant depuis le pont de Vaires la prise de vue de la photo:

Le pont de Vaires est pour moitié sur Torcy de là l'erreur de dénomination de la carte postale.

Restaurant flottant sur la Marne à Torcy
Restaurant flottant sur la Marne à Torcy

L'ancien pont de Vaires, très élégant et le passage en bois sur la petite rivière de La Gondoire. On peut penser que le photographe est assis à la terrasse, sur la berge du Restaurant flottant Pelardy, pour réaliser ce beau cliché ...

 

 

Ci dessous photo Google depuis le pont 

Restaurant flottant sur la Marne à Torcy
Restaurant flottant sur la Marne à Torcy

La Maison de l'île  indiquée sur le cadastre napoléonien (AD77) est en fait le lieu de ce restaurant.

Cette  Maison à l'exutoire de la rivière La Gondoire disparait très vitre des cartes...

Sur ce plan nous voyons un dessin, rajouté plus tard à la main, de la volonté de faire à cet endroit un pont entre les deux rives de la Marne...

 

Restaurant flottant sur la Marne à Torcy

Carte postale dont la qualité des couleurs est proche d'un rendu pictural, un très beau tableau. 

 

Restaurant flottant sur la Marne à Torcy

Avec le pont de Vaires en arrière plan, l'île Gobet sur la gauche et la dame qui pose volontiers pour le photographe, destination le receveur buraliste Edition Siméon de Torcy.

Restaurant flottant sur la Marne à Torcy

Toujours le même endroit de la rivière, le berge de Torcy sur la gauche et l'île Gobet sur la droite.

 

Restaurant flottant sur la Marne à Torcy

Vue du pont les premières îles de Torcy avec l'usine Menier au fond

cette Edition Siméon est remarquable pour cette série de la Marne à Torcy.

 

Restaurant flottant sur la Marne à Torcy

Le pont, les îles et tout à fait à gauche le restaurant flottant.

 

Restaurant flottant sur la Marne à Torcy

Vue totale du pont depuis l'amont de la rivière coté Vaires

vraiment beaucoup de classe bravo pour son architecte

 

VOIR : l'île gobet de Torcy

 

 

Bonne découverte de tous ces documents sur la Marne méconnue...

Lucien Follet

 

 

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30 mai 2023 2 30 /05 /mai /2023 09:15
Incendie du moulin de Chelles en 1895

En fouinant dans les journaux anciens, Claude Schwartz a trouvé cette perle.

Pour la deuxième fois en effet, grâce à sa pertinence, nous voyons le moulin Ménier tel qu'il a fonctionné de 1877 à 1895. 

Une première aussi avec l'apparition de l'accent aigu sur le nom de Menier que l'on ne connaissait que par ouï-dire... (les deux versions cohabitent toujours pour le nom propre de cette famille)...

 

 

Incendie du moulin de Chelles en 1895

Maintenant regardons de plus près ce cliché photographique:

La bâtisse servant d'usine à la fabrication de pâtes à trois étage est bien sur le quai assez éloignée de la quatrième arche du moulin sur la rivière.

Lorsque je calculais une cinquantaine de mètres pour cet axe de rotation de l'énergie hydraulique depuis la roue jusqu'à l'usine, je n'étais pas loin de la vérité. Cet axe est donc bien dans un tunnel sous la terre du quai ainsi que l'accès à la passerelle de maintenance se situant devant la roue.

L'autre information spectaculaire de cette photo de 1895 est la berge raide et la rivière toute proche du quai. Le personnage dans le lit de la Marne n'a de l'eau qu'au dessus des genoux...

Les remblais aujourd'hui arrivent au niveau de la première arche du moulin.

Voir la photo du moulin où la bâtisse usine est encore plus visible,  toujours de profil pour le moment...

 

Incendie du moulin de Chelles en 1895

Lucien Follet

 

 

 

 

 

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26 mai 2023 5 26 /05 /mai /2023 08:50
Remblais du moulin de Chelles comparaison 1935, aujourd'hui...

Un internaute nous a fait parvenir cette superbe photo de famille de 1935, où l’on voit les arches du Moulin de Chelles avant remblaiement des années 90.

Ainsi sûr de cette affirmation, j’avais demandé que la description du moulin, pour le PLU de 2018, soit revue car il était précisé que c’étaient les limons qui avaient englouti la base des piles des arches.

 

Quant à l’évidence, même si des limons sont déjà présents sous les arches du moulin en 1935,  il s’agit pour le résultat visible aujourd'hui, d’une volonté d’aménagement.

 

Seule l’arche qui contenait la roue est restée sans remblai. Sur la photo de famille une personne pouvait se tenir debout sous la ligne rouge du remblai…

 

 

 

Remblais du moulin de Chelles comparaison 1935, aujourd'hui...
Remblais du moulin de Chelles comparaison 1935, aujourd'hui...
Remblais du moulin de Chelles comparaison 1935, aujourd'hui...

Nous pensons qu'un jour nos enfants condamneront ce remblaiement des arches du Moulin.

La beauté de cette architecture a été mésestimée à l'époque et son élégance dans le paysage de l'eau masquée par cet aménagement réducteur...

 

lemarneux

 

 

Infos complémentaires : Voir Moulin

 

 

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24 mai 2023 3 24 /05 /mai /2023 20:45
Le peintre Camille Bourget peignant le moulin de Chelles
Le peintre Camille Bourget peignant le moulin de Chelles

Cette photo de 1935 montre le peintre Camille Bourget réalisant son tableau Le moulin de Chelles depuis la rive gauche de la Marne à Gournay. Les admiratrices qui le regardent peindre ne semblent pas le perturber dans son travail.

 

C'est assez exceptionnel, dans le monde de l'Art, de trouver pareille photographie entre le peintre et son modèle...

 

Nous l'avons reçue comme rectificatif suite à la publication de ce tableau sur la page Blog, avec une date d'exécution erronée... 

 

(Collection particulière, pour cette photo unique) 

 

Merci pour cet envoi nous permettant de recadrer la page:

" La douceur de vivre des bords de Marne à Chelles Gournay" 

 

lemarneux

 

 

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21 mai 2023 7 21 /05 /mai /2023 09:36
La douceur de vivre des bords de Marne à la Belle Époque.

Bord de Marne par Paul Morizet 1902 (glané sur Internet)

 

 

S'il y a un personnage qui à la Belle Époque va faire connaître Gournay-sur-Marne, une toute petite commune de 286 habitants, au monde artistique sans être artiste, c'est bien Roger Ballu. Un esthète.

Maire de Gournay-sur-Marne de 1898 à 1908, Roger Ballu est plus qu'un amateur d'art, il a enseigné l'esthétique et l'histoire de l'art tout en ayant d'importantes fonctions administratives. Il occupe depuis 1883 un des six postes d'inspecteur des Beaux-arts, un corps de hauts fonctionnaire chargé d'orienter l'enseignement de l'art.

 

La douceur de vivre des bords de Marne à la Belle Époque.

 Il est aussi député de Seine et Oise de 1902 à 1906, membre d'un groupe antidreyfusard, le parti nationaliste. C'est dire qu'il ne s'entend pas très bien avec les amis artistes d'Eugène Carrière.

L'esthète a eu le temps de faire construire et décorer sa nouvelle résidence "La Sauleraie" dans un secteur encore vierge de Gournay mais n'en profite guère, il décède en 1908.

Il marque l'art en fondant sur le modèle de la Société des Artistes Français, organisatrice des salons et de la profession, la Société des Pastellistes Français dont il est élu Président.

 

Roger Ballu hérite du Château Rouge de feu Francis Nast 1792-1874, l'industriel maire de Gournay au milieu du XIXème. En 1925 l'ensemble immobilier est vendu par les héritiers à la commune de Gournay qui en fit sa Mairie.

Mécène, en 1901, Roger Ballu reçoit en résidence au Château Rouge le peintre Bernard Pierre Alfred Bertoletti, 32 ans qui demeure habituellement 90 rue de Monceau à Paris. Un artiste déjà bien connu, afin qu'il réalise son portrait. C'est un ancien élève de Léon Bonnat, de Barrias et de Fernand Humbert, membre de la Société des Artistes Français en 1904, il a exposé régulièrement au Salon de 1900 à 1925, où il fut plusieurs fois distingué et même lauréat de l'institut. en 1914

Bernard Bertoletti a peint des baigneuses et d'autres de scènes et paysages à Gournay que nous finirons par retrouver comme celle-ci peinte à Brolles-Bois-le-Roi"en 1910 ou 1916.

 

La douceur de vivre des bords de Marne à la Belle Époque.

Une huile sur toile intitulée "Élégante au bord de la Seine" signée et datée 1910 ou 1916 . Vue  dans le Bulletin municipal de Bois-le-Roi  par Lucien Follet.

 

 

En 1901, deux autres artistes peintres sont recensés à Gournay :

Maurice Louis Monnot (1869-1937), 31 ans en 1901. Il demeure 10, rue Rabutteau (rebaptisée Eugène Carrière). Il expose de 1908 à 1912 au Salon de la S..A.F. Il est bien connu pour ses toiles de natures mortes avec de subtils reflets sur les cuivres qu'il a souvent exposées et sûrement vendues localement.

 

La douceur de vivre des bords de Marne à la Belle Époque.

Nettoyage des cuivres.

Il n'est pas paysagiste. Les cuivres tournent à l'obsession chez lui, et s'il y a un personnage dans le tableau ce ne peut être qu'une dame dans un office, un cellier, une cuisine.

Les cuisines de la Maison Roux et celles de Hermann Régnier restaurateurs au quai de Chétivet,  ou  bien les casseroles cuivrées des matelotes de la péniche restaurant d'A. Motté au Pont de Gournay, l'ont sûrement inspiré.

La douceur de vivre des bords de Marne à la Belle Époque.

Maison Émile anciennement Roux fondée en 1780 au Pont de Gournay et ses banquets

La Maison Roux est un peu en retrait du quai derrière quelques gros feuillus.

 

La douceur de vivre des bords de Marne à la Belle Époque.

 

Richard Ranft (1862-1931) 30 ans de nationalité suisse, a fait un séjour éphémère en 1901  à  la Maison  Roux, l'hôtel-pension-restaurant fondé en 1780 (le futur Émile). Mais il a produit en peu de temps un grand nombre de pièces admirables, lithographies, aquateinte, gravures, eaux fortes, huiles, aquarelles de paysages avec animation.

L'artiste suisse âgé de 30 ans séjourne avec son épouse Henriette 38 ans qui l'a à l'oeil. Elle fait bien car l'atmosphère des dimanches et jours fériés y est plutôt festif.  L'établissement dispose d'espaces pour les banquets, mariages, fêtes et anniversaires ce qui fait que Richard Ranft n'est pas venu pour rien à Gournay. Il est venu pour l'ambiance nautique et festive. Beaucoup de pêcheurs y séjournent, y louent des barques. Justement c'est ce qu'il va faire.

 

La douceur de vivre des bords de Marne à la Belle Époque.

Élégante dans une barque, vers 1905, gravure aquateinte imprimée à 50 exemplaires.

La douceur de vivre des bords de Marne à la Belle Époque.

 

Photo Roger Szabo : Le Roman de Gournay Maryse Rivière 
Liv'Editions
La douceur de vivre des bords de Marne à la Belle Époque.

Est-ce que Richard Ranft essayait de se faire remarquer par l'influent Inspecteur des Beaux-Arts, Roger Ballu, en représentant plusieurs fois sa belle demeure du Château Rouge au second plan ?

Les élégantes qui s'y pressent pour faire des ballades sur l'eau, sont plutôt flattées d'être prises pour modèles. Mais le peintre ne se laisse pas distraire de son art et n'oublie pas d'inscrire les personnages du premier plan dont les poses sont mises en scène dans un cadre bien réel même s'il fait comme si le second plan était flouté par une petite brume de chaleur. Ci-dessous, en arrière-plan, se devine la péniche restaurant où il compte offrir un rafraichissement pétillant à ses belles pagayeuses.

 

Nota : L'aquateinte est une technique qui permet de réaliser des aplats de couleur sur la plaque de cuivre grâce à un grainage à la poudre de résine. C'est cette zone couverte de résine qui une fois fondue retiendra l'encre et permettra de créer différentes nuances de couleur selon le temps de morsure de l'acide sur la plaque.

 

La douceur de vivre des bords de Marne à la Belle Époque.

Lucien Follet a repéré la péniche restaurant qui apparait en fond de toile

La douceur de vivre des bords de Marne à la Belle Époque.

 

Le procédé est visible dans plusieurs de ses œuvres à Gournay avec les chantiers du marchand de sable, le château rouge, les berges, les péniches, les pécheurs à la ligne.

 

La douceur de vivre des bords de Marne à la Belle Époque.

Encore le Château Rouge mais les élégantes sont remplacées par le dragueur et les chevaux de trait tirant les barges de Monsieur Bourgeois, marchand de sable à Chelles-Gournay.

 

La douceur de vivre des bords de Marne à la Belle Époque.

Deux élégantes et plusieurs rameurs !  Ce n'est pas la galère. Il s'agit probablement de "Canotiers en Marne" de Richard Ranft cité par Mme Janine Bailly-Herzberg, dans son "Dictionnaire de L'Estampe en France 1830-1950, Paris 1985, p.272 . C'est une Aquateinte d'après une aquarelle peinte lors de son séjour à Gournay entre 1900 et 1905.

Richard Ranft a réalisé environ 85 gravures en couleurs de paysages à Gournay-sur-Marne, Chelles et Brou-Chantereine entre 1900 et 1902.

 

La douceur de vivre des bords de Marne à la Belle Époque.

Quatre baigneuses au bord de l'eau. Aquateinte,

À remarquer au second plan comme si il était loin le passage d’un petit remorqueur à vapeur tractant des petites barges comme on en voyait à l'époque dans l'exploitation du sable de rivière.

(Bien évidemment il ne s'agit pas de la rivière Marne)

La douceur de vivre des bords de Marne à la Belle Époque.

Richard Ranft ''Sous Les Saules'' (Under the Willows)- gravure

La douceur de vivre des bords de Marne à la Belle Époque.

"Elégante au bord de l'eau" Peinture à l'huile sur toile

La douceur de vivre des bords de Marne à la Belle Époque.

"Femme élégante en yole sous les lampions". Huile sur toile 50 x 26 cm

Venise ou Gournay-sur-Marne, allez savoir ?

 

Richard Ranft, catalogué Art Moderne en tant que peintre est considéré comme un spécialiste de l'estampe en couleurs où il rejoint parfois l'Art Nouveau parfois l'impressionnisme. Il est aussi écrivain et poète. Il réalise beaucoup d'illustrations, (certaines, pour Apollinaire notamment, sont un peu trop chaudes pour ce blog grand-public).

 

La douceur de vivre des bords de Marne à la Belle Époque.

Déjà en 1895 Ranft exposait ses lithographies...

(Pour plus de précisions sur Richard Ranft à Gournay voir la notice )

 

 

René Lelong

Un autre illustrateur, d'avantage Art Nouveau, va faire beaucoup pour l'image de Gournay sur Marne, c'est René Lelong (1871-1933) dont l'affiche pour la Compagnie des Chemins de Fer de l'Est datant des années 20 est très connue et ses reproductions  se vendent comme des petits pains chez Amazon. On retrouve les canots, les élégantes et les embarcations et le fameux Château Rouge, en revanche les coteaux de Noisy ou de Gagny ne sont pas à leur place.

 

René Lelong a tout de même du mérite, contrairement à Richard Ranft il n'a pas pris le train de Gournay pour s'imprégner de l'ambiance qu'il rend pourtant bien.

La douceur de vivre des bords de Marne à la Belle Époque.

 

René Lelong (1871-1933) - Gournay-Sur-Marne. Chemins de Fer de l'Est., l'original fait 71 x 102 cm. Le poster en vente chez Amazon est de 40 X60. L'illustrateur interprète un message publicitaire subliminal des Chemins de Fer de l'Est pour la destination Gournay-Sur-Marne que voici :  

"Disons que l'agitation parisienne vous a pris et que vous avez besoin de vous évader. Mais pas trop loin. Peut-être juste un séjour d'un après-midi pour restaurer votre santé mentale dans un grand espace ouvert. Peut-être faire un peu de bateau ou pêcher. Eh bien mon ami, les chemins de fer de l'Est ont la suggestion parfaite : Gournay-Sur-Marne, un village pittoresque à seulement treize kilomètres de Paris, situé sur un large méandre de la rivière et idéal pour apaiser une psyché citadine."

 

J'ai l'impression d'entendre Edmond vantant Gournay à ses amis en 1913 !

Et pour une fois  le message publicitaire ne ment pas.

 

La douceur de vivre des bords de Marne à la Belle Époque.

René Lelong : La Grenouillère, illustration pour "La femme de Paul" de Guy de Maupassant

 

Ce n'est ni Gournay, ni Chelles, puisque ça se passe à Bougival "La femme de Paul" est un des contes de la "Maison Tellier"de Guy de Maupassant que je lisais autrefois en cachette.

 

http://www.maupassantiana.fr/Oeuvre/CNLaFemmedePaul.html

 

Merci Lucien Follet pour la présentation de cet intermède nautique à Chelles-Gournay, sa mise scène et décors, sponsorisé par la Compagnie des Chemins de Fer de l'Est.

 

 

 

Le Blog lemarneux est participatif sans but lucratif et sans publicité permettant la rentabilité des blogs... Les oeuvres images exposées présentent un intérêt de recherche et d'histoire pour la connaissance des sujets présentés, chaque fois que cela est possible les sources en  sont précisées...

 

 

 

 

 

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15 mai 2023 1 15 /05 /mai /2023 09:39
incroyable découverte d'une photo du moulin de Chelles Menier à trois étages !

Cette photo a été prise avant 1895 date de l'incendie du bâtiment usine Menier du moulin de Chelles au bord de Marne.

Regardez avec minutie la gauche de cette image vous y trouverez l'édifice usine de pâtes alimentaires de l'industriel Menier :

incroyable découverte d'une photo du moulin de Chelles Menier à trois étages !

Depuis trente ans que l'on cherche cette image, nous devons à Claude Schwartz de l'avoir trouvée.

https://lavigue.blogspot.com/2018/06/entre-seine-et-marne-vers-1900.html

En effet si l'on savait que la bâtisse du moulin abandonnée en 1895 avait été transformée en habitations pour les ouvriers de Menier, toutes les cartes postales connues ne l'étaient que de cette transformation.

Aucune carte postale de la bâtisse usine à trois étages...

incroyable découverte d'une photo du moulin de Chelles Menier à trois étages !

Voici donc l'estimation du bâtiment Menier:

trois étages dont un mansardé 

la porte donnant sur les arches se situe la troisième depuis la droite.

huit fenêtres par rangée soit trente deux ouvertures...

les décorations de la toiture sont assez surprenantes il faudra les comparer avec celles de la chocolaterie de Noisiel...

incroyable découverte d'une photo du moulin de Chelles Menier à trois étages !
incroyable découverte d'une photo du moulin de Chelles Menier à trois étages !

Je suis le premier a avoir découvert cette affiche à la BNF, donnant 1878 pour la première médaille.

 

Ci dessous premier tableau du moulin de Chelles par un peintre :

incroyable découverte d'une photo du moulin de Chelles Menier à trois étages !
incroyable découverte d'une photo du moulin de Chelles Menier à trois étages !

Grâce à cette photo retrouvée du moulin Menier de Chelles

voici la nouvelle mise à jour de son fonctionnement:

 

" Moulin à transmission horizontale de l'énergie hydraulique" 

par l'industriel Menier pour une fabrique de pâtes alimentaires 1876 ou 1877 jusqu'à 1895. 

 

incroyable découverte d'une photo du moulin de Chelles Menier à trois étages !
incroyable découverte d'une photo du moulin de Chelles Menier à trois étages !

Ci dessus la même photo du moulin ayant un rendu carte postale ancienne

Magnifique photo en effet.
Je me permets de vous retourner le cliché après quelques améliorations (traitement personnel) visant à supprimer ou atténuer les halos...
Pierre-Louis Thill

 

 

VOIR :

La saga des Schwartz, Chelles-Gournay,

(premier tableau retrouvé du quai de Marne Chelles par un peintre)

à suivre les futurs développements...

(premier tableau retrouvé du quai de Chétivet Gournay par un peintre)

 

Voir aussi

les moulins conférence à UIA de Chelles par Lucien Follet

 

 

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10 mai 2023 3 10 /05 /mai /2023 08:36
Renouveau au Chemin rural de la Belle-île de Chelles-Vaires

La Belle-île se situe au sud-est de la ville de Chelles, la passerelle métallique sur le canal portant le même nom date de 1860.  (Carte de IGN 1876 révisée en 1933)

 

Renouveau au Chemin rural de la Belle-île de Chelles-Vaires

Les dames de Chelles en visite au bord de Marne...

 

Renouveau au Chemin rural de la Belle-île de Chelles-Vaires

Aujourd'hui ce champ est devenu une pâture pour les chevaux. Cette année a vu la naissance de deux poulains ayant exactement la robe tachetée de leur mère...

Ce grand terrain de plus de trois hectares appartient à la Région avec une convention d'occupation temporaire accordée à l'éleveur de chevaux.

 

Renouveau au Chemin rural de la Belle-île de Chelles-Vaires
Renouveau au Chemin rural de la Belle-île de Chelles-Vaires
Renouveau au Chemin rural de la Belle-île de Chelles-Vaires

Sur cette carte de 1909, dont le sud est en haut de l'image , nous lisons bien  Chemin rural de la Belle-île:

cette route allait du centre ville de Chelles jusqu'à Vaires par le bord de Marne, (abandon de l'ancien halage avec l'ouverture du canal de Vaires à Neuilly...)

Il y avait donc deux sites portant le nom de Belle-île le long de cette route : un pour Vaires et un pour Chelles.

 

Renouveau au Chemin rural de la Belle-île de Chelles-Vaires

Famille d'Oies bernaches au détour de la promenade 

 

Renouveau au Chemin rural de la Belle-île de Chelles-Vaires

Pour ces poussins c'est leur toute première sortie à la découverte de la nature.

 

Renouveau au Chemin rural de la Belle-île de Chelles-Vaires
Renouveau au Chemin rural de la Belle-île de Chelles-Vaires

Bonne promenade au chemin rural de la Belle-île...

 

lemarneux

 

 

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2 mai 2023 2 02 /05 /mai /2023 09:28
 La  douceur de vivre des bords de Marne à la Belle Époque, suite
 La  douceur de vivre des bords de Marne à la Belle Époque, suite

 

La douceur de vivre des bords de Marne à Chelles et Gournay a séduit plus d'artistes qu'on ne le pense. Ici la Marne réunissait à la Belle Époque tout pour leur plaire. La rivière était devenue non navigable en 1865, année de la mise en service du canal de Vaires à Neuilly.

 

La nature, sa faune et sa flore avaient repris leurs droits sur les berges et dans l'eau. Les poissons, ce n'était pas le moindre attrait de nos bords de Marne, mais aussi les bains attestaient de la qualité de son eau même après le travail sur la berge et les pontons des blanchisseuses que certains appelaient ici "lavandeuses" et d'autres "lavandières". Edmond Schwartz, encore le bisaïeul ! direz-vous, qui fut dans l'industrie du savon avant de se marier connaissait son rayon avec les blanchisseuses.

 

Comme les photographes de cartes postales, les artistes peintres adorent "animer" le paysage de personnages. Seuls les plus grands peintres savent construire ces moments de grâce. Comme ici, ci dessus en 1895, le grand Léon Auguste Lhermitte (1844 Mont-Saint-Père-1925 Paris) voisin de Eugène Carrière à la Villa des Arts de Montmartre qui réalisa (comme un cinéaste) cette magnifique composition "Lavandeuses à Chelles »:

 

 La  douceur de vivre des bords de Marne à la Belle Époque, suite

En sortant un peu tard du restaurant Damotte où il s'est régalé de matelote avec ses amis,  le Maître a posé son chevalet sur la berge toute herbagée du quai de Marne un peu en aval de l’établissement, où des personnes rinçaient dans la rivière les nappes du restaurant et les mettaient à sécher sur l’herbe… iI finirait le décor à la Villa des Arts plus tard.

(carte postale Damotte-Thommen collection particulière)

 

ci dessous

(IGN cartographie des Armées de 1895)

 

 La  douceur de vivre des bords de Marne à la Belle Époque, suite

(Damotte est devenu Thommen en 1908)

 

 La  douceur de vivre des bords de Marne à la Belle Époque, suite
 La  douceur de vivre des bords de Marne à la Belle Époque, suite

 

Cette vue du peintre Lhermitte était bien à Chelles comme le démontre M. Follet:

 

Lucien Follet relève avec perspicacité que c’est bien le toit du 22 quai de Marne qui fait coucou en haut à droite de la toile, un clin d’oeil du maître malicieux à Edmond Schwartz pour qu’il achète la maison…

 

 La  douceur de vivre des bords de Marne à la Belle Époque, suite

Berge du restaurant Thommen avec la vue de la toiture de la maison que l'on distingue sur le tableau de Lhermitte.

 La  douceur de vivre des bords de Marne à la Belle Époque, suite

 

Lavoir et embarcadère du restaurant Damotte (1900) devenu Thommen par la suite...

 

Les bords de Marne de la Belle Epoque étaient sauvages, le vieux moulin de Chelles faisait de l'oeil aux artistes les plus blasés, comme aux plus verts dans ce  paysage de Camille Bourget (non daté, de 1918 à 1920)

 

(peinture sur toile 40x50 cm, signature en bas à droite, collection particulière chelloise)

 

 

 La  douceur de vivre des bords de Marne à la Belle Époque, suite
 La  douceur de vivre des bords de Marne à la Belle Époque, suite

Gustave POETZSCH 1870-1950

Le Moulin de Chelles en 1911,  60 X 45 cm

collection particulière après vente aux enchères

 La  douceur de vivre des bords de Marne à la Belle Époque, suite

" Sur l'Eau " de P.E. Montézin 1911 (source Internet)

Pierre Eugène Montézin (1874 Paris-1946 Quimperlé)

En 1907 Montézin exposait "Bords de Marne à Chelles-Renoncules aquatiques", la toile fut judicieusement acquise par la fondation d'Adelheid et Edmond de Rothschild. Un succès retentissant pour la réputation et le moral de Montézin.

 

…………….( la reproduction de ce deuxième tableau ne nous est pas encore parvenue)……….

 

 La  douceur de vivre des bords de Marne à la Belle Époque, suite

"La mare aux grenouilles " Pierre Eugène Montézin 1908 ( source Internet )

 

Edmond Schwartz proposait à Pierre Eugène Montézin de mettre sa maison du 22 quai de Marne à Chelles à sa disposition ..

Certains pensent qu'il aura surtout profité de Chelles pour pêcher le brochet avec son père et Edmond, au lieu de peindre comme l'aurait voulu Mme Montézin restée à Paris.

 La  douceur de vivre des bords de Marne à la Belle Époque, suite

Recensement des habitants du quai de Marne en 1911 au n° 22  Montézin.

 

 

(carte postale collection particulière)

« c'était un peu çà, Mariette tricote Edmond asticote »

 La  douceur de vivre des bords de Marne à la Belle Époque, suite

ci dessous:

La Marne en amont près du Moulin de Chelles

 La  douceur de vivre des bords de Marne à la Belle Époque, suite

Ci dessous 

"Saule Pleureur- Effet matinal"  P.E. Montézin 1913 (source Internet)

 

 La  douceur de vivre des bords de Marne à la Belle Époque, suite

À l'été 1913, Edmond profita une dernière fois de Chelles, y recevant sans doute Montézin qui devait réaliser les deux toiles à accrocher au Salon d'avril-mai 1914, une huile sur toile intitulée :

« Saule Pleureur-Effet Matinal »   et une seconde intitulée « Bouquet d’Arbres »

Le catalogue illustré du salon 1914 indique aussi que Montézin est maintenant domicilié (est-ce un pur hasard ?) au 29 rue du Château d’Eau Paris X à quelques dizaines de mètres de la Maison Schwartz-Ullmann, la plumasserie où Edmond a repris le flambeau des proches de sa chère Mariette qui faisaient leurs paquetages. En juin 1914, bien que réformé, Pierre E. Montézin s'engageait pour la durée de la guerre. René Schwartz, le fils d'Edmond, pourtant réformé en 1913 pour avoir abusé des plongeons dans la Marne en fait de même quinze jours plus tard. Des permissions, trop rares, permettront de revoir l'un et l'autre à Gournay. Montézin père qui s'était finalement installé à Chelles, s'y est éteint en mai 1920.

 

 La  douceur de vivre des bords de Marne à la Belle Époque, suite

"l’hiver, la rive de Champs-sur-Marne vue depuis Chelles" , colorisée aussi simplement qu’un tableau…

 

Edmond avait acquis fin 1913, à Gournay-sur-Marne, le 12 rue Ernest Pêcheux et de grands terrains rue Faustin Besson, il céda le 22 quai de Marne, si plein de bons souvenirs.

 

 

carte postale 1905 Chelles - Les bords de la Marne

 

 La  douceur de vivre des bords de Marne à la Belle Époque, suite

 

Pas refroidis le moins du monde par les crues, Edmond et Mariette Schwartz ne s'étaient éloignés que de 75 mètres de la Marne. Ils adorèrent Gournay et leurs amis ne rechignaient pas à venir pêcher à Gournay.  Après tout ce sont les mêmes brochets sur les deux rives.

 

( Carte postale, envoi d’un internaute.  Belle qualité photographique, mais le chien ne veut pas poser ! )

 

 

 

 La  douceur de vivre des bords de Marne à la Belle Époque, suite

 

(petits tableaux de la fin du XIXe de peintres inconnus, bord de Marne à Chelles, collection particulière )

 La  douceur de vivre des bords de Marne à la Belle Époque, suite
 La  douceur de vivre des bords de Marne à la Belle Époque, suite

 

« Le peintre Lhermitte, voisin de Eugène Carrière à la Villa des Arts à Montmartre, était un de ses amis" nous confirme Mme Sylvie Le Gratiet, Présidente de la Société des Amis d’Eugène Carrière et conservatrice du Musée Eugène Carrière à  Gournay-sur-Marne;

le Maître Eugène Carrière est né à Gournay sur Marne le 16 janvier 1849. D’ailleurs une plaque commémorative de sa naissance fut apposée sur l’immeuble du 2 avenue Paul Doumer où se trouve le Tabac-Presse de l’Église…

 

 La  douceur de vivre des bords de Marne à la Belle Époque, suite
 La  douceur de vivre des bords de Marne à la Belle Époque, suite
 La  douceur de vivre des bords de Marne à la Belle Époque, suite

Musée d’Orsay    1893  " Famille du peintre Eugène Carrière " 

(ce tableau, précise le Musée, n’est pas exposé actuellement)

 

 La  douceur de vivre des bords de Marne à la Belle Époque, suite

" Paysage avec large rivière 1906 " Musée de Strasbourg

 La  douceur de vivre des bords de Marne à la Belle Époque, suite

Gournay pour la rive gauche et quai de Chétivet pour la rive droite, avant le virage de la rivière avec la Haute île au centre de face, la rivière s’écoule vers le fond de l’image.

« Quand les photographes colorisent leur photos, un peu influencés par les peintres de l’époque… Effet assez bien réussi pour cette carte postale »

 

Texte et recherche  par Claude Schwartz

Modérateur et mise en page pour le Blog Lucien Follet

 

 

remerciements à Claude Galley de la SAHC de Chelles

pour le registre de 1911 : recensement des habitants du bords de Marne à Chelles

 

(Complément d’informations par Claude Schwartz sur les peintres cités dans cet article)

 

 

voir aussi:

La suite n°3 de La douceur de vivre:

 

http://www.lemarneux.fr/2017/12/les-restaurants-du-quai-de-chetivet-a-gournay.html

 

http://www.lemarneux.fr/2015/06/restaurants-disparus-du-bord-de-marne-a-chelles.html

 

et sur les MOULINS: 

 

 

à suivre

en préparation :
"l’Entre deux guerres"
 
péniches baignades constructions développement
port sur le canal etc.
 
 
 

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